ECONOMIE, POLITIQUE, SOCIETE

Un autre coup dur porté aux pays de la zone franc

Les pays Cfa sont encore touchés par une décision des puissances externes qui peut conduire à la fermeture de plus de 60% des banques mono-États (banques nationales) d’ici 2022.

Il s’agit de la résolution Bâle III. Elle a été prise depuis 2010 par un comité de représentants de banques centraux avec un seul membre africain (originaire d’Afrique du Sud). Son application effective par les pays Cfa a débuté en 2017 et elle a pour objectif d’éviter une prochaine crise financière américano-européenne comme celle de 2007-2008. Cette résolution peut s’appliquer de 2 manières

1. Souveraine: pour les États qui ont un contrôle total sur leurs monnaies, leurs devises et leurs réserves. 
2. Contraignante : surtout pour les pays de la zone franc qui n’ont aucun contrôle sur les flux de capitaux, leur monnaie et qui ne disposent pas de devises.

Il s’agit d’une résolution prudentielle pour préparer les banques à une possible pénurie des liquidités (argent) sur le marché. Elle exige aux 179 banques des pays Cfa d’accumuler un supplément de capital de 1000 milliards de Franc cfa en ratio-réserve de 2017 à 2022. Depuis 2017 ses conséquences commencent à être visibles dans les pays de la zone franc et les prévisions sont dangereuses.

1. Mort du crédit. Pour qu’une banque soit en même de vous emprunter 100frs, elle devra mobiliser 2875 frcfa en fond propre (extimation de la revue, Jeune Afrique). Ajoutez à cela le contrôle de l’inflation exigé par le systeme cfa qui contraint nos maisons de finances à ne couvrir que 20% de nos demandes d’emprunt. Avec ceci, les subventions aux minis entrepreneurs et autres emprunts bancaires vont prendre un gros coup sans parler de la hausse du taux d’intérêt.

2. La fermeture de plusieurs banques. Nous rappelons que en zone UEMOA 10 banques sont en chutes libre avec un déficit de 238 milliards de fcfa. Une étude de ce phénomène par la Finactu montre clairement que d’ici 2022, plus 60% banques de la Zone franc risquent disparaître s’ils ne respectent pas leur exigences de solvabilité. Au Nigeria en 2005 cette résolution a causé la fermeture de 13 banques. Et le pays a su à travers sa monnaie, mobiliser des fonds nécessaires pour sauver 76 banques qui ont finalement fusionnées.

3. Les investissements des banques dans les secteurs rentables vont être très difficiles car avec la convention, à chaque sortie d’argent, la maison financière doit s’assurer d’avoir des réserves en fond propre. Pour 100frs par exemple, la banque doit avoir 2875 frcs. Imaginez un peux la somme dont il faudra disposer pour subventionner une entreprise à seulement 2 millions.

Rapellons que les seuls besoins de recapitalisation bancaires du Nigeria et ceux du Ghana représentent pour chacun un peu plus de 80 % des besoins de la zone franc. Cet écart nous permet en théorie de fournir moins d’efforts qu’eux. Mais mobiliser 1000 milliards de cfa d’ici 2022 pour les banques des pays qui ont une dette à chaque transaction et des économies extraverties relève du miracle.

Avec la fuite des capitaux, les entreprises étrangères qui évoluent dans notre marché
balancent leurs devises rapidement vers leur pays d’origine. Ce qui ne fait pas tourné nos économies. Sur toute transaction avec un acheteur ou vendeur externe, nous nous endettons automatiquement au près du trésor public français. Nos besoin en devise font en sorte que la france coupe au moins 50% à chaque transaction pour nous fournir les devises.

L’argent se fait de plus en plus rare et la dévaluation du franc cfa risque de ne plus être une simple option mais une obligation. En plus de cela le phénomène de vols de pièces cfa par les Chinois n’est pas à negliger. Seulement en novembre dernier, la gendarmerie nationale a intercepté une cargaison de pièces cfa (plus de 2 millions de frcfa) en direction de la Chine. Elles sont soit revendues dans des sites internet soit retapées en bijouterie. Tout cela contribue à la pénurie des liquidités sur le marché et à la crise de l’argent qui risque avoir des conséquence drastiques dans un futur proche.

Comment s’en sortir ?

Plus nous restons sous ce régime cfa, moins nos économies vont supporter les exigences du marché international. On ne peu pas s’endetter éternellement et surtout avoir 0 assurence de couverture des dettes. Sortir du Cfa est la solution ultime mais nous pouvons encore commencer par:

1. capitaliser sur l’investissement et prioriser les secteurs de consommation locaux. Malgré les difficultés, il faut absolument que nos banques deviennent de vrai investisseurs et choisissent bien leurs secteurs pour securiser la rentabilité. Elles doivent faire concurrence aux entrepreneurs externes en investissant dans les secteurs qui produisent un revenu évident. Pour cela il faut une étude véritable du marché pour comprendre quels produits font partir du quotidien des nationaux. Le marché du riz, du manioc, du mais par exemple vont générer des entrés rapides car ces produit font partir du quotidien des locaux. Un échange entre une entreprise nationale et un consommateur local ne fait pas intervenir la dette car il ne nécessite pas la mobilisation des devises.

2. Pour les États comme le Cameroun, éviter de dépenser à outrance. Malheureusement on se force un peu à donner des conseils au gouvernement actuel car ils tombent dans la boue. Nous travaillons avec ceux qui nous écoutent et ce n’est plus qu’une question de temps pour que les choses changent. Il est clair que les jours à venir risquent d’être très difficiles pour les Camerounais

3. Il faut prier Dieu, ouvrons encore plus d’églises de reveil. On peut aussi continuer à rire des grosses dépenses de la CAN car c’est hilarant. Il est évident aujourd’hui qu’on faire rire le camerounais en tirant sur lui, c’est exceptionnel. Mais le sujet est amusant, rions. On va être sauver. Aussi n’oublions pas la Brigade du piment, elle aussi peut nous apprendre sur la gestion de notre économie. Je suis convaincue qu’à travers elle nos banques vont détenir suffisamment d’actifs 
liquides de haute qualité pour résister à 
une pénurie de financement.

Afoumba Dolly 22.12.2018 (back to the hood)

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