Le dictionnaire canadien de terminologie définit les peuples autochtones comme les descendants des premiers habitants des terres sur lesquelles ils vivent et sur lesquelles ils vivaient avant que des populations d’une autre culture ou d’une autre origine ethnique y arrivent et y deviennent prédominantes par la conquête, l’occupation, la colonisation ou d’autres moyens (. La structure sociologique de ces groupes ethniques ainsi que leur environnement géographique ont persisté à travers la fondation des États. C’est pourquoi ils disposent d’un patrimoine environnemental important. Cela signifie que leur relation avec l’environnement est chargée de symboles du passé qui incluent des valeurs, des pratiques et des localités importantes pour leur culture, us et coutumes (Figueroa 2011: 233). Ainsi les peuples autochtones disposent des connaissances et des perspectives alternatives concernant l’environnement dans lequel ils vivent, sur la base de pratiques d’utilisation des ressources développées localement. Les connaissances traditionnelles ont été acquises par des observations au fil des siècles, ce qui permet de percevoir et de reconnaître les changements liés au climat dès le début. Par conséquent, ils devraient jouer un rôle essentiel dans l’élaboration de stratégies locales d’adaptation au changement climatique.
L’écologiste Kenian Dr. Mordecai Ogada déclarait lors d’un interview dans le magazine Geo que : « La conservation de la nature est le nouveau colonialisme. » Il explique qu’en matière de conservation, une perspective européenne domine le discours qui reproduit les structures coloniales du pouvoir. [1]Au lieu de soutenir la restauration de la relation précoloniale entre les communautés locales et la nature, les habitants sont exclus des zones de conservation de la nature. Les ONGI veulent présenter aux touristes fortunés un paysage africain « authentique » sans Africains. Par conséquent, les populations locales sont exclues de l’administration et de l’accès à leur terre.
Berkes soutient que la séparation existante entre la science et les connaissances traditionnelles complique la coopération dans les efforts de conservation de la nature qui nous affecte tous. Nous ne pourrons tirer profit des avantages des connaissances complémentaires pour la résolution de problèmes environnementaux que dans le dialogue et le partenariat avec eux. (Berkes 2009: 151) En ce qui concerne la justice réparatrice, l’équation des connaissances écologiques traditionnelles et de la science à travers une collaboration effective avec les peuples autochtones peut être une étape pour résoudre les structures néocoloniales telles que l’exploitation comme le soutient également Manzke. Je mettrais cela en contexte avec une déclaration d’Attenberger : «il y a une grandeopportunité d’aller au-delà des injustices et des inégalités des derniers siècles si l’effort est fait pour donner aux peuples autochtones la possibilité de prendre leurs propres décisions pour eux-mêmes et pour l’environnement dans lequel ils vivent » (Attenberger 2020; Figueroa 2011: 242).
Comme l’explique Figueroa, la justice environnementale est une forme de justice « bivalente » qui nécessite à la fois une justice distributive et une justice de reconnaissance. Les « moyens de subsistance traditionnels » ainsi que la « dépendance et la relation étroite avec l’environnement » doivent être inclus, car les identités environnementales et les héritages des peuples autochtones exigent la même reconnaissance de la justice que celle dont disposent les non-autochtones ont pour leur mode de vie (2011:235).
Ellen Fleißgarten traduit en français par Afoumba Dolly
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